• Un héros anonyme

     

     

    UN HEROS ANONYME
    1914-1918

     

      

    Il arrive à Alger avec sa mère au début du XXème siècle, sur un bateau en provenance de Nîmes,
    où il est né en 1892.

    Il fait la connaissance de sa douce Julie, qui elle, venait d’arriver de Corse et l’épouse en 1912.

    En 1914, dès le début du conflit il est dirigé en première ligne sur le front belge, face à l’armée
    allemande qui déjà déferle sur la France. Il vient d’avoir 22 ans.

    Présent dans l’enfer de Verdun de Février 1916, il est enseveli vivant par le souffle d’une bombe,
    et réussit néanmoins à s’en sortir avec pieds et mains gelés.

    Il combat sur le front de l’est, en Hongrie et en Serbie, comme en témoigne photos et médailles.

    Il gagne ses galons et ses 10 médailles au feu dans les tranchées.

    Parti comme deuxième classe, ce Poilu reviendra avec le grade d’adjudant et sera même rappelé
    en 1945.

    Durant cette guerre de 1914, comme ce fut le cas en 1870 et le sera de nouveau en 1939-45,
    ils étaient là nos anciens, sans rechigner et laissant beaucoup de morts sur le terrain pour défendre
    cette Mère Patrie si chère à leurs cœurs.

    Ce héros anonyme pour l’histoire, s’appelait Marius Adolphe Marcelin et c’était mon grand-père,
    ainsi que celui de mes cousines et cousin, Micheline, Nicole et Bernard que je remercie
    vivement pour m'avoir fourni la plupart des photos publiées sur cette page.

     

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    Le 28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand, est assassiné à Sarajevo. Le 28 juillet 1914, un mois jour pour jour après, la Grande Guerre démarre*.Le conflit va durer 4 ans, 3 mois et 2 semaines. L’Armistice sera signé à Rethondes dans la forêt de Compiègne le 11 Novembre 1918…


    Une guerre atroce que vécut, parmi tant d’autres, le soldat MARCELIN Marius Adolphe...

    Parti simple soldat chez les Zouaves, revenu adjudant, toutes ces récompenses décernées furent gagnées au feu sur différents fronts.
    Expédié sur le Front belge, il combattit également avec l’Armée d’Orient en Serbie et dans les tranchées de Verdun, où il fut enseveli vivant sous l’effet d’une bombe allemande. Il réussit à s’en sortir, se dégageant en grattant de ses mains nues, les amas de terre et de neige qui le recouvrait. Il eut les mains et les pieds gelés. A la suite de ces blessures, il fut rapatrié à Alger dans ses foyers. Ce fait et son nom sont cités dans certains livres malheureusement laissés « Là-Bas » et dont je suis incapable jusqu’à ce jour d’en retrouver des exemplaires… 

     

    Marius (5 ème en partant de la gauche) avant son départ
    sur le front belge - Alger 1914
     
    Marius (allongé à droite sur la photo)

     



    Il ne parlait jamais de sa guerre et je n’en ai jamais su plus.

    Terriblement remué il souffrira du cœur sa vie durant, à tel point qu’au cours d’une bénigne intervention chirurgicale, son cœur cessera de battre le 9 Mai 1957 alors qu’il allait avoir 65 ans, à la clinique Lavernhe, avenue Pasteur à Alger. Comble d’ironie, il fut blessé à l’épaule par une balle de mitrailleuse tirée d’un avion alors qu’il se trouvait sur sa terrasse du 60 de la rue Cardinal Verdier à Bab-El-Oued, lors d’un raid des Allemands au cours de la Deuxième Guerre.


    Marius en 1918 - Lugos, Hongrie

     

    Ses faits d’armes à Verdun et sur les fronts de l’est lui vaudront quelques médailles... Pendant 24 ans, jusqu’à 1962, j’ai pu les contempler, accrochées au mur d’une chambre chez mes grands-parents. Depuis cette date je les pensais restées « Là-Bas »…

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    Ses médailles:

    1 - Ordre de la Légion d’Honneur (argent : chevalier).

    2 - Croix de Guerre (une étoile bronze, une étoile argent et une palme bronze).

    3 - Médaille Militaire.

    4 - Croix du Combattant.

    5 - Médaille Commémorative de Verdun.

    6 - Médaille Interallié 1914-1918.

    7 - Médaille Commémorative d’Orient.

    8 - Ordre de Karageorge – Serbie.

    9- Médaille commémorative pour la Libération et l’Unité en Serbie.

    10 - Médaille des Blessés.

     

     

    1 - ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR

    Décoration honorifique française instituée, le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Une distinction
    à la bravoure militaire et au mérite civil.

    Etoile à 5 rayons doubles émaillés de blanc, surmontée d’une couronne de chêne et de laurier.
    Le centre de l’Etoile présente sur l’avers la tête de la République avec en pourtour la légende
    "République Française" et sur le revers deux drapeaux tricolores avec la légende « Honneur et Patrie ».

    L’Etoile d’un diamètre de 40mm : Argent pour les Chevaliers.

    L’Etoile d’un diamètre de 60mm : Or pour les Officiers, Commandeurs, Grands Officiers et Grand-Croix.

     

     

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    2 - CROIX DE GUERRE.Croix de guerre 14/18

    Attribuée pour conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre Mondiale.

    Crée le 2 avril 1915, sculptée par Paul-Albert Bartholomé, en bronze à 4 branches et 2 épées croisées. Au centre une tête de République au bonnet phrygien ornée d’une couronne de lauriers avec en exergue « République Française ». Au revers l’inscription 1914-1915 ou 1914-1916 ou 1914-1917 ou 1914-1918. Ruban vert avec liseré rouge.

    Croix de Guerre avec :
    « Une Etoile de Bronze : Citation à l’ordre du Régiment ».

    « Une Etoile d’argent : Citation à l’ordre de la Division ».
    « Une Palme branche de laurier : Citation à l’ordre de l’Armée ».

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    Médaille militaire 14/18

     

    3 - MEDAILLE MILITAIRE

    Instituée par Louis-Napoléon Bonaparte (Président de la III° République), le 22 janvier 1852.
    Pour récompenser les militaires ou assimilés non-officiers. 

    De couleur Argent d’un diamètre de 28 millimètres.
    En avers, la tête de la République avec inscription "République Française'.
    Au revers, l’inscription "Valeur et Discipline".
    Elle est surmontée d’un trophée d’armes "Cuirasse - Canon - Ancre - Sabre - Hache".
    C’était la médaille du Poilu de la Guerre 14-18.

    Marius l’a obtenu pour sa citation à l’ordre de l’Armée, acte de courage et
    blessures (voir ci-dessus "Croix de Guerre").

     

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    Croix du combattant 14/18

     

    4 - CROIX DU COMBATTANT 

    Destinée à signaler à l’attention des citoyens que le récipiendaire a défendu la Patrie au péril de sa vie.
    Croix palée à 4 branches monobloc. Graveur Douminc. Au centre de la médaille, effigie côté gauche d’une République coiffée d’un casque Adrian orné de branches de lauriers. 

    Inscription "République Française". Bronze patiné.

     

     

     

     

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    Médaille commémorative de Verdun 14/18

     



    5 - MEDAILLE COMMÉMORATIVE DE VERDUN

    De type Prudhomme, la Médaille de Verdun présente en avers un buste de femme coiffé
    d’un casque Adrian lauré, encadré par la légende Verdun 1916.
    Au revers Grand Guerre 1914-1918, sur le pourtour "République Française", Signée A. Morlon

     

     

     

     

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    Médaille interallié 1914/1918

     

    6 - MÉDAILLE INTERALLIE 1914-1918

    Dite « Médaille de la Victoire ». Médaille en Bronze décernée pour Participation à la Grande Guerre. 
    Crée le 20 juillet 1922 par le Maréchal Foch. Sur l’avers « Une victoire ailée »,
    sur le revers RF « La Grande Guerre pour la civilisation 1914-1918 »,
    sculptée par A. Morlon. Frappées à 2.000.000 d’exemplaires.
    Manque le ruban qui figurait 2 arcs-en-ciel juxtaposés par le rouge avec sur chaque bord un filet blanc.

     

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    Médaille commémorative d'orient 1914/1918

     

     

    7 - MÉDAILLE COMMEMORATIVE D’ORIENT

    Décernée par la France, crée le 15 juin 1926. 
    Médaille représentant l’effigie d’une "République Guerrière" coiffée d’un casque
    où sont fixées des feuilles de chêne avec les mots "République Française".

     

     


     

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    8 - ORDRE DE KARAGEORGE - SERBIE Ordre de Karageorge - Serbie 1914/1918

    Croix d’Or ou d’Argent millésimée 1914-1917. Pour sous-officiers et soldats.
    Crée par le Roi Pierre Ier de Serbie en mai 1915, pour acte de bravoure éclatant au combat. Attribuée aux serbes et aux troupes alliées.
    Mon grand-père obtiendra la Croix d’Argent en Bronze argentée rayons dorés. Ruban : Rouge pour temps de Guerre. Epées visibles côtés millésimes, contrairement à la Croix d’Or. Faisant partie de l’Armée d’Orient du Général d’Armée Louis Franchet d’Esperey (autre preuve, sa médaille commémorative d’Orient (voir ci- dessus), il participera aux opérations de diversions menées par celle-ci en Macédoine pour dégager les Forces Serbes, prises dans un étau (décembre 1915 – février 1916). En témoigne cette médaille millésimée 1914-17. Après avoir été reconstituées, les forces Serbes ont intégrées l’Armée d’Orient.

     

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    Médaille commémorative pour la libération et l'unité en Serbie 1914/1918

    9 - MEDAILLE COMMEMORATIVE POUR LA LIBERATION ET L’UNITE EN SERBIE

    Autre preuve si l’en était besoin, sa Médaille Commémorative pour la Libération et l’Unité en Serbie.

    Crée en 1920 par l’Etat Serbe, qui deviendras par la suite la Yougoslavie.

    Attribuées à titre Civil ou Militaire, à ceux qui ont servi les intérêts du pays.

    Médaille en Bronze, ruban triangulaire aux couleurs nationales.
    Modèle officiel crée en 1931 pour les récipiendaires Français.

     



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    Médaille des blessés 1914/1918




    10 - MEDAILLE DES BLESSES

    Médaille crée le 11 décembre 1916, destinées aux blessés au cours d’opérations de guerre.
    Etoile émaillée rouge de 25 mm de diamètre entourée d’une couronne mi- laurier, mi chêne.
    Ruban : 7 raies verticales.

    (A noter qu’il y eu 3 millions de blessés français)

     

     

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    Cette page est un hommage à un héros anonyme au milieu de tant des nôtres qui répondirent toujours présents pour défendre notre patrie, la France qui nous le rendit bien mal par la suite… Repose en paix mon papy, dans ce beau cimetière de Saint-Eugène, sur cette belle terre d’Algérie qui fut notre et que tu aimais tant. Nous t’avons abandonné et je le regrette amèrement. Ta tombe comme celle de beaucoup de nos compatriotes doit être souillée ou peut-être détruite entièrement, quel malheur… Comme j’aimerais te savoir près de moi…

    Marius et Julie Marcelin Marius et Julie Marcelin
    Marius et Julie - Alger 1914 Marius, médaillé de la croix de guerre, de retour auprès de Julie

     


    Nous voilà tous éparpillés. Toi Là-Bas, Mamie ton amour à Marignane, ta fille, ma maman, à Bruges près de Bordeaux. Ton fils Adolphe repose désormais sous le soleil du Midi…Plus les jours passent plus je pense à toi mon papy, tu es toujours dans mes pensées.

    Tes petits enfants et leurs descendances sont fiers de toi. Repose en paix loin de nous sur notre terre tant aimée.

    Marius Adolphe Marcelin né le 21 Mai 1892 à Nîmes. Marié à Julie Césarine Antoinette Carbuccia le 7 Mai 1912 à Alger, il aura deux enfants, Angèle ma maman et Adolphe mon oncle. Il est décédé le 9 Mai 1957 à Alger. Il fut enterré au Cimetière de Saint-Eugène.

    - Remerciements à Micheline qui a conservé photos et médailles ainsi qu’à sa fille Yannick qui a su me retrouver grâce à internet. -

    P.S.
    Vous avez-vous aussi des grands-pères, des pères ayant combattu en 1914-18 ou en 1939-45, vous voulez leurs rendre hommage, envoyez moi votre texte, vos photos et récompenses éventuelles… je leurs ferais une place, sur le podium de nos héros.

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    La première guerre mondiale en quelques chiffres :

    + de 60 millions de combattants (dont 8.660.000 Français).

    + de 9 millions de morts.

    + de 8 millions de disparus.

    + de 20 millions de blessés.

    27.000 soldats français sont tués le 22 août 1914, la journée la plus meurtrière de toute l'histoire de l'armée française.

    180 milliards de dollars : c'est l'estimation du coût de la guerre pour les sept principaux belligérants (Grande-Bretagne, France, Etats-Unis, Russie, Italie, Allemagne, Autriche-Hongrie)

    Entre 600 et 650 fusillés pour l'exemple dans l'armée française - Selon un communiqué du Service historique des armées du 24 octobre 2014, un nouveau comptage fait état pour l'armée française d'un nombre de 639 soldats fusillés pour l'exemple, 141 pour des faits de droit commun, 127 pour espionnage et 47 pour motifs inconnus.

    300.000 «gueules cassées» en Europe dont 15.000 en France.

    1 milliard d'obus sont tirés par les belligérants pendant les quatre années du conflit.

    24% des jeunes français nés en 1894 et donc âgés de 20 ans en 1914, - ceux qu'on appelait «la classe 14» -, vont mourir au combat. (A noter que 28% des personnes nés en 1894 sont déjà décédés avant la guerre (la mortalité infantile et juvénile était encore très importante). Ainsi 52% de la jeunesse française née 20 ans avant le début du conflit avait disparu en 1918.

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    L'étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsqu'un jeune nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip, parvint à assassiner l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, et son épouse. Les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie (fortement encouragée par l'Allemagne) à l'encontre du Royaume de Serbie menèrent à l'activation d'une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit.

    Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et la Triple Alliance ou la Triplice. La Triple-Entente était composée de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, et des empires qu'elles contrôlaient en tant que grandes puissances coloniales. Plusieurs États se joignirent à cette coalition, dont la Belgique, envahie par l'Allemagne, qui fit appel à la France et au Royaume-Uni garantes de son indépendance. Le Japon rejoignit la coalition en août 1914, l'Italie en avril 1915, la Roumanie en août 1916 et les États-Unis en avril 1917, ainsi que de nombreux autres pays moins puissants. La coalition de la Triple Alliance était initialement constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, et des empires qu'elles contrôlaient. L'Empire ottoman les rejoignit en octobre 1914, suivi un an plus tard du Royaume de Bulgarie. À la fin des hostilités, seuls les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, le Danemark, la Norvège, la Suède, le Liechtenstein et Monaco étaient demeurés officiellement neutres parmi les nations européennes, mais certains États neutres avaient participé financièrement ou matériellement aux efforts de guerre des protagonistes. Les combats se déroulèrent sur différents fronts situés surtout en Europe, mais une petite partie de l’Asie, de l'Océanie et de l’Afrique, ainsi que l’Atlantique Nord subirent des actions militaires. Le front de l'Ouest était caractérisé par un ensemble de tranchées et de fortifications séparées par une aire surnommée le no man's land5. Ces fortifications s'étendaient sur plus de 600 kilomètres5, incitant à une forme de combats dénommée « guerre des tranchées ». Sur le front de l'Est, l'étendue des plaines et la faible densité ferroviaire ont empêché une stabilisation des champs de bataille, mais le conflit était tout aussi étendu. Il y eut d'importants combats dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Italie. Cette guerre a été la première où les aéronefs (ballons fixes ou dirigeables et, de plus en plus, avions) ont joué un rôle tactique important, d'abord pour l'observation et la reconnaissance, puis pour la chasse et le bombardement. Elle donna également lieu au premier engagement massif de sous-marins de combat, et à une véritable guerre de course menée contre des flottes commerciales, qui atteignit un paroxysme lors de la première bataille de l'Atlantique.

    (Texte extrait de Wikipédia)

     
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