• Souvenirs

    SOUVENIRS - 1ère partie

     

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    Racontons
    Souvenirs, souvenirs
    Il est des lieux 

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    Racontons

    Racontons, écrivons, enregistrons, laissons une trace de notre histoire. Une histoire qui fût merveilleuse et qui malheureusement finie mal en 1962.
    Nous avons été et sommes les derniers témoins (vivants) privilégiés, peut-on dire, de cette saga. Victimes et acteurs. Espérons que notre travail de mémoire servent à ceux qui voudront bien se pencher sur notre histoire et que, à la lecture des archives, la vérité apparaisse enfin non falsifiée. Ils pourront ainsi prouver que nous n'avions pas complètement tort, et que nous ne méritions pas d'être traités comme nous l'avons été. Honte à la France pour ce qu'elle a fait. Comment pourrais-je jamais lui pardonner?

    Les derniers vrais "PIEDS-NOIRS" (nés là-bas avant le 1er Juillet 1962), disparaîtront aux alentours de 2062 (centenaire, ce serait déjà pas mal...).
    Alors il serait bien de nous mobiliser avant et pour l'histoire de notre pays, que nous obtenions le droit d'avoir nous aussi, comme ce fut le cas il y a quelques temps pour le dernier "poilu" de la grande guerre, un hommage national de cette grande FRANCE pour laquelle, nos grands parents, nos parents et nous-mêmes, nous nous sommes battus. Même un simple monument en mémoire de notre belle Colonie ferait bien mon affaire. Qu'en pensez-vous?
    Mais, vu ce qui se passe en ce moment pour nos monuments du souvenir, je me dis que malheureusement mon désir a bien peu de chance d'être exaucé... 


    Souvenirs, souvenirs...

    La vie m'a réservée de bons moments. Au fil de mes différentes rubriques je vous parlerai de mes rencontres avec Jacques ANQUETIL à Melun, Roger BORNICHE à Montpellier, CARLOS (le chanteur, bien sûr) disparu récemment, et de quelques autres personnalités. J'évoquerai également  mon amitié avec le Grand Champion Cycliste Hubert FERRER, avec Jojo CANTO, Christian BAYONNAS et Sauveur BETTINI, eux aussi très bons coureurs du CCBO, ainsi qu'avec Robert CASTEL l'humoriste bien connu ou encore Raymond TORTORA le grand journaliste, etc... D'autres rencontres dans le cadre de ma profession d'Antiquaire-Brocanteur : France GALL, Yves LE COQ, Jacques CHAZOT, DAVE, Edith CRESSON, Pierre BEREGOVOY, Serge GAINSBOURG, Paul QUILES, Francis PERRIN, David GINOLA, Vincent GUERIN, Jeanne MANSON et Allain BOUGRAIN-DUBOURG, Michel JONASZ, Didier BARBELIVIEN, Catherine DENEUVE et son fils Christian VADIM, Robert MANUEL et sa femme Claudine COSTER, Hocine AIT-AHMED, Guesh PATI, Jacques TOUBON Maire du 14°, Edouard BALLADUR Maire du 15°, Liane FOLY, sa cousine du Québec, et ses copines, Michelle BERNIER, Mimie MATHY, Muriel ROBIN,  la journaliste Annie LEMOINE etc...etc... Ou encore dans d'autres circonstances mes rencontres avec Chérif HAMIA notre Grand Champion de Boxe, Héda FROST notre Championne de Natation, Elisa SERVIER, Sylvie VARTAN, J. HALLYDAY à Cannes... et Brigitte BARDOT à Saint-Tropez, avec quelques copains qui doivent s'en souvenir, etc...

    Dans notre bonne ville d'ALGER, j'ai eu la chance d'avoir une ribambelle de copains et copines, la liste est longue, je vais en oublier c'est sûr mais je m'y colle tout de même. Que ceux et celles que je ne n'ai pas nommé ne m'en tiennent pas rigueur.

     - A la Consolation : A tout seigneur tout honneur, mon grand pote, André GARCIA dit DEDE, Michel CASSAR, Christian IZZO, Robert FALZON (parti en SUEDE en 1958 je crois), et d'autres, évaporés dans ma mémoire... 

    - Rue Cardinal Verdier : Henri Djezaïri dit Riri, Saadedine Chenennou et son cousin Sid-Hamed, les trois frères, Nini, Jean-Pierre et Koutchane Stabile, Jean Attard dit Jeannot ( fils de Lucien de l'A.M.A.B.E.O.) et d'autres dont le nom m'échappe...

    - Rue Larrey : José Corsaletti (en compagnie de Nini, nous avons fait des milliers de kilomètres à vélo), Sauveur Bettini, Ifrah, Ghezzi (parti en 1948 en Israël), Castelli, Caussade etc...

     - Rue de Bône : A l’École des Frères, là c'est plus facile. Mon père a eu l'intelligence d'inscrire tous les noms au dos d'une photo de classe: Augustin, Guietat, Chevalier, Cervera, Buonotempo, Chassy, Laroche, Abénante, Baudac, Pons, Montella, Erne, Auberger, Martinez Ch., Russo, Monnot, Menento, Gouy, Clonille, Vaudet, Martinez F., Agullo, Roussel, Mercadier, Roy. ( voir photo de classe)

     - A Notre Dame d'Afrique : Khodja-Farouk Bouziane

    - Place Lelièvre : René Coll, Sauveur Calori, Perez Jean-Pierre, Perez (la puce), Rutbi, Crespo, Choukri, Menella, Delgado, Chicheportiche, Aimé, Sellam, Karmés, Aïnouz, Anèche, Rosazza, Daninos, Guaraccino, Arfi (le Frère de Pierrot...), etc … etc ...
     

    - Place Wuillermoz : Jean-Pierre Lluch, Freddy Marinozo, Adolphe Vasserot (U.C.A.), Louis Garcia dit P'tit Louis, son Frère Manuel, dit Manu, Lulu Colonna-Cesari (Que je retrouverais à Maison Blanche), Paul Panissa, dit Paulo (ASSE), René Martin, Alain Gentil (CCBO), Francis Benimelli, Andrée Riera, Christiane et Vaninna Peretti (Les filles du Docteur) ; Roger Azuellos, Robert El-Kaïm, Richard El-Kaïm (parti en Israël) et mon Grand pote Jean Zmirou dit Nano (tous quatre de la rue de Cadix et Rochambeau).

    - Café Olympique et Café de Provence : Vincent et Sauveur Papallardo (ASSE), Nicolas Landi et son frère Louis (Nîmes Olympique), Norbert Passarot, dit Bougamel, Loulou Jeanjean, Pierrot Arfi, Nono Spinoza, Raymond Tortora, François Cuccinello de la rue du Cardinal Verdier etc...etc ...

    - A la Basseta : Mon grand pote Roland Ferrandiz, Robert Hamm, dit Poum etc...
     

    - Avenue des Consulats, à la Pompe : Robert Sultan dit Kiki (Nous avons cohabité à Paris), Jean Oliver, Danielle Dutheil dite Dany, Norbert Caïazzo, etc...

    - A Saint-Eugène : Marie-Claude et Henri (Riri) Tomas, Daniel Montoro et la belle Suzanne, Alain Chelpi (ASSE) etc...

    - A Baînem et Rue Léon Roches : Gérard Clément et ses deux sœurs, Francis Falzon (NSU Prinz) et son petit frère, Michelle Barra etc...

    - Au Club Cycliste de Bab-El-Oued : La liste est trop longue, vous la retrouverez dans la rubrique cyclisme...

    - Alger et ses environs : Au hasard d'une boum ou autre manifestation, Jean-Claude Magnan, Robert Falzon le catcheur, et d'autres dont j’oublie les noms.

       Cela fait une longue liste de copains et copines, connaissances, et amis. Ce serait magnifique de tous nous retrouver même si je sais cela impossible ! Dommage, que le vent de l'histoire et de Gaulle l'ait voulu ainsi, mais ne dit-on pas qu'impossible n'est pas français... Je sais que nous pourrions avec un peu de bonne volonté, nous retrouver physiquement une bonne dizaine, car certains de ceux que j'ai cité plus haut apparaissent plus ou moins sur quelques sites. 

    Je lance alors un appel : en plus du fait que vous pourrez, si vous le désirez, me contacter, il pourrait être intéressant de constituer une sorte de galerie de portraits, d'hier à aujourd'hui... Une photo de 1962, une photo récente ou bien quelques lignes pour raconter vos parcours, mariage, enfants, métier, ou anecdotes de votre vie, et l'affaire est bâclée. On pourra ainsi, au moins un court instant, penser que tout cela, nous aurions dû le faire ensemble dans notre Pays, nous aurions pu assister au mariage de certains, partager la joie des naissances de nos enfants, partager nos joies et nos peines comme tout un chacun, et ne pas être dispersés comme nous le fûmes, bessif en 1962. Oui, nous pourrions, maintenant que nous sommes presque tous arrivés à un âge respectueux et certains l'ont même dépassé, jouer à la belote, aux boules, où tout simplement déguster une petite anisette au bar de l'Olympique où ailleurs quelque part du côté de l'Avenue de la Bouzaréa, et pourquoi pas au San Sebastian, à la Madrague... Je me réveil. Ce n'était qu'un rêve... Mais mon Dieu qu'il était agréable.
    Si vous désirez que cette galerie se fasse contactez-moi par mail. Je crois cela possible, pour Riri, P'tit Louis, Robert, Nano, Freddy, René, Hubert, Roland, Jean, Kiki, Jean-Pierre, Lucien, Vincent, Jojo, Gérard, Sauveur... qui se reconnaîtront, pour les autres, qui sait, la chance (et aussi le téléphone arabe) peut intervenir.
    Si cela marche pour nous, peut être que d'autres voudront le faire aussi, mais par quartier. On pourrait imaginer facilement des galeries photos pour : Saint-Eugène, la Consolation, les Messageries, Léon Roches, la Basseta, Nelson, etc...etc... Je vous réserve une place. 

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    Il est des lieux

       Il est des lieux, des couleurs, des odeurs, que l'on ne peut effacer de sa mémoire, malgré l'éloignement forcé qui fût le notre en 1962. Déraciné, isolé, même dans des grandes villes comme Paris, Drancy, Melun, Meudon, et maintenant la campagne Beauceronne, je n'ai pu oublier mon Pays.
    Mais voilà, l'internet envahit notre vie, un simple clic sur le "mulot", et nous voilà connectés sur des sites de compatriotes parlant de notre beau Pays l'Algérie. On se retrouve projeté en 1962, à l'époque où par la volonté d'un homme, que malheureusement nous avions porté au pouvoir, nous nous sommes retrouvés jetés à la rue, bannis dans notre propre Pays, rejetés dans cette Métropole qui ne voulait pas de nous.
    Malgré toutes les difficultés de la vie, nous avons, du moins je l'espère, pu refaire ce retard qui nous a été imposé, et cela en moins d'une génération. Chapeau à tous. Nous avons montrés notre volonté de réussir, comme nos parents et grands parents l'avaient faits avant nous; nous avons gardé notre esprit de combattant, et dans certaines régions, je sais qu'ils ne regrettent plus notre arrivée, bien au contraire.


    Rappelez vous les insultes, les quolibets, que nous avons dû subir. Nous avons su résister et nous voilà, une force pas négligeable, on s'en rend compte surtout au moment des élections. Les menteurs, les faussaires de l'histoire s'en sont donnés à cœur joie depuis tout ce temps, mais nous, nous étions trop occupés à réussir notre vie, à essayer d'effacer l'image fausse, que nos compatriotes de Métropole avaient de nous. Je pense que nous avons au moins atténué cette image et que nous sommes, pour la plupart d'entre nous, assimilés.

    Donc, maintenant alors qu'il en est encore temps, prenons cette parole qui nous a tellement manquée et racontons notre histoire. N'ayons plus peur de rien et laissons à nos descendants de quoi faire. Prouvons avant notre départ définitif vers ce que j'appelle "Le grand jardin", que nous n'avions pas toujours tort et surtout que nous sommes les grands perdants de l'histoire, les victimes, mais certainement pas les bourreaux.
    Avions-nous tort quand nous disions que nos compatriotes furent mitraillés, arrêtés, affamés, tués et nos maisons saccagées le 23 Mars 1962 à Bab-El-Oued? Avions-nous tort quand furent assassinés, le 26 Mars 1962, rue d'Isly à Alger, des innocents nullement armés?
    Avions-nous tort quand nous disions que pas loin de 3000 compatriotes Oranais avaient disparus le 5 Juillet 1962 à Oran tandis que notre chef d'état donnait des ordres pour que l'armée française reste l'arme aux pieds? Ordre ayant été hélas fort bien respecté par le trop fameux général Katz?
    Avions-nous tort quand nous disions qu'environ 500 militaires ont littéralement disparus pendant cette guerre?
    Avions-nous tort quand nous disions que malheureusement aussi entre 100 et 150 000 harkis furent massacrés en Algérie parce que le gouvernement français avait donné l'ordre de les abandonner à leur triste sort?

       Mais quand les archives livreront leurs secrets, il est fort probable que nous ne serons plus là. Est-ce qu'à ce moment là il y aura encore des hommes suffisamment motivés pour nous défendre et plaider notre cause... j'ose l'espérer. Il ne devront pas être frileux, comme l'ont été ceux de notre époque. Que d'âpres combats en perspective!
    Est-ce que tous ces magouilleurs, ces falsificateurs de l'histoire seront jugés? J'en doute fortement. De toute façon cela nous fera une belle jambe, si ce n'est pour laver les affronts que nous avons subis et nous redonner notre honneur. Je met dans le même sac tous ces médias qui ont suivi la horde d' hommes politiques qui nous ont abandonnés, et qui quelquefois même l'ont précédé. Tous ces soit-disant artistes, ces intellectuels dont font malheureusement partis des gens de chez-nous; ce beauf commissaire de police dans une série télévisée, cet humoriste qui en à même été jusqu'à renier ses parents, et aussi faire la grève de la faim pour ne pas allez faire son temps de service militaire en Algérie; cet historien à qui l'on donne trop souvent la parole et qui raconte des contres vérités. A qui peut-on faire croire qu'il y avait des plages entourées de fils de fer barbelés, réservées aux seuls Pieds-Noirs, que l'on me le prouve, n'est ce pas Monsieur le journaliste qui sévissait sur une grande radio? A-t-on le droit de laisser dire sur une chaîne du service publique que les Français, les blancs, sont des sous-chiens, (souschiens, de souche, comme elle le prétend). Pour bien moins que ça, j'ai vu des gens monter au créneau et monopoliser les antennes. J'attends que cette personne soit condamnée, et si elle n'aime pas la France et les Français et bien qu'elle en tire les conséquences...
    A-t-on le droit de dire qu'au cinéma Marignan à Bab-El-Oued, avenue Durando, une barrière séparait les communautés. Il y a encore suffisamment de gens vivants, ici et là-bas, pour prouver le contraire. Comment peut-on glorifier, ici, sur le sol national français, les poseuses de bombes qui ont mutilées et tuées des innocents, hommes, femmes, et enfants dont le seul tort était ce jour là d'être présent sur ces lieux.
    Dois je parler de ce que nous a sorti Michel Boujenah dans une émission à la Télé, je préfère l'oublier, puisque, paraît-il, il s'est excusé. Mais tout de même, je ne peut pas oublier qu'il nous a traité de racistes, et que lui n'était pas Pieds-Noirs, mais d'où lui vient cet accent alors? Sans parler de ces films, sortis ces derniers temps : " Indigènes", "Mon Colonel", etc...

    En conséquence, parlons, écrivons, répandons-nous partout, pour dire, clamer, crier la vérité. Demandons la parole, demandons à nos compatriotes qui ont accès aux médias de parler de nous, de ne plus nous caricaturer. En Algérie, celle qui fût la mienne, il n'y avait pas que l'anisette et les merguez! Nous savions bien nous tenir, nous parlions français, même si nous avions un accent et alors nous ne sommes pas les seuls à avoir un accent, le notre était chantant, nous avions le soleil dans la voix, est-ce une tare?

    Défendons nous, et pour parodier une pub :  "NOUS LE VALONS BIEN "

      SOUVENIRS - 2ème partie