Encore un de plus direz-vous! Mais pourquoi pas? Enfant de BAB-EL-OUED, je fais un travail de mémoire, sur mon pays l'ALGÉRIE, sur ma région l'ALGEROIS, sur ma ville ALGER, sur mon quartier BAB-EL-OUED, et sur ma rue Cardinal VERDIER,  au N° 60, quatrième étage gauche.
Pour situer ce N° 60, il faut se souvenir du Laboratoire CREAT, juste en face de la Clinique "BARBIER-HUGO", au pied de la rue LARREY (celle-là même qui conduisait à notre terrain de foot sur lequel sera bâti un peu plus tard la nouvelle école J.B. Ceccaldi juste à côté du batiment des Pompes Funèbres. Rue qui était aussi, et surtout pour les gourmands que nous étions, celle de notre fabricant de "Caca de cheval", la fameuse entreprise SICPA).
Placé juste à l'angle du Boulevard de Flandre qui descendait vers la Consolation et longeait le Cimetière de Saint-Eugène, mon immeuble se composait de 5 étages avec terrasse et buanderie. A raison de trois appartements à chacun de ces étages, cela faisait rien de moins que quinze familles différentes!
Je me souviens de beaucoup de noms mais pas de tous et si certains d'entre vous se reconnaissent, j'attends avec impatience de vos nouvelles. (Riri, peut-être pourras-tu m'aider ?)   

RUE CARDINAL VERDIER A BAB-EL-OUED

La rue Cardinal VERDIER (750 mètres environ), grimpe de l'Avenue de la Bouzaréah (au niveau de la rue Léon Roches, dont elle pourrait être le prolongement) jusqu'à l'angle de la rue Larrey, qui elle-même la prolonge jusqu'au site des Pompes Funèbres. (Voir plan)

Rue Larrey, prolongement naturel de notre rue, doit son nom au Médecin chirurgien de la Grande Armée, Dominique Jean Larrey né en 1766. Il fait en 1842 une inspection médicale en Algérie, tombe malade et décède 8 jours plus tard à Lyon. Enterré à Paris.

J'ai vécu de 1938 à 1960 dans ce bel immeuble bourgeois du numéro 60, face à la Clinique Neurologique de Barbier-Hugo (à l'angle du boulevard de Flandre). Vingt-deux ans ici et les deux dernières années de 60 à 62 à Hydra, tout en descendant sur Bab-El-Oued tous les jours, à tel point que beaucoup de copains, pas très attentifs, ne s'étaient même pas rendu compte que j'avais déménagé. Par contre, Rolland F., entre autres doit bien s'en souvenir.

Comme je vous l'ai précisé plus haut dans la rubrique «Tout ce qui n'est pas donné est perdu», nous étions 15 familles à habiter dans cet immeuble (qui date de quand ?, c'est fait je le sais 1930, merci Henri):
Au premier les familles, Chenennou, Marcelin (mes grands-parents), Djezaïri.
Au deuxième les familles, Touati, Tordjmann, Offierro
Au troisième les familles, Prats, Soliveres, Dangel.
Au quatrième les familles, Chouquet, Imbert, Ben Hammou.
Au cinquième les familles, Bazi, Henniche,El-Fassi. (Merci Didinne.)   
A la Terrasse,M. Marchand.( Merci Didinne.)

Sur mon Plan de l'immeuble, j'ai situé sur la droite une maison et une terrasse, ou vivait une famille avec deux enfants : Yves, le plus grand, qui était notre copain, et son petit frère Toto, dont le nom de famille m'échappe totalement. C'est trouvé, Archen, (merci Didinne).

Avant 1945, notre belle rue s'appelait Rue de Picardie (belle région du Nord de la France, composée de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme). Pourquoi ce changement de nom, je ne le sais pas?

Mais qui était le Cardinal Verdier?

« Jean Verdier, né le 19 février 1864 à Lacroix-Barrez (Aveyron), décédé le 9 avril 1940 à Paris ». Ordonné prêtre en 1887, après avoir fait des études de théologie et de philosophie au séminaire de Rodez. Il fut archevêque de Paris et cardinal.En 1929, il est nommé archevêque de Paris par le pape Pie XI. En 1931, il lance l’œuvre des « Chantiers du Cardinal », qui ont édifié des centaines d’Églises (plus de 300, rien qu'à Paris et sa banlieue), il est le Cardinal bâtisseur.
Il dirigea le séminaire de Périgueux de 1896 à 1912. Nommé chanoine honoraire de Notre Dame de Paris en 1923.En 1930, pour le Centenaire, il vante « le puissant génie colonisateur de notre chère France»

En 1939, il préside le XII° Congrès Eucharistique à Alger. Son voyage, se fait sur le Ville d'Alger, il est acclamé à son arrivée. Il faut peut-être voir ici (la Présidence de ce congrès à Alger, et la proximité de la basilique de Notre-Dame d'Afrique), le pourquoi de l'attribution de son nom à notre rue.

Il meurt le 9 avril 1940 à Paris où il est inhumé à Notre-Dame. Un Square porte son nom, au 1 rue Thureau Dangin, dans le 15° arrondissement.

Musée à Lacroix-Barrez.

Les reliques du Cardinal Verdier sont rassemblées dans la crypte de l’Église de Lacroix-Barrez, place de l’Église 12600 Lacroix-Barrez.
(La visite est libre et gratuite, les mardis et vendredis de 14 heures 30 à 17 heures.Téléphone (Mairie) : 05 65 66 03 27)

Sur la Place de l’Église, une statue en pied du Cardinal Jean Verdier, par Louis Chavignier en 1949.

(Si, un de nos compatriotes habite dans le coin, je lance l'idée qu'il puisse nous faire un petit reportage photographique sur ce musée. Si de la documentation existe, je suis preneur. Une place lui est réservée ici-même.)

                                        Statue du Cardinal Verdier par Louis Chavignier

MEDAILLE COMMEMORATIVE