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Nos jeux 'en bas la rue'
« Les choses de l’enfance ne meurent pas, elles se répètent comme toutes les saisons. » Eleanor Farjeon (poétesse anglaise)
LISTE DES JEUX
1- LE FOOTBALL
3- LES TCHAPPES
4- LA SAVATE
7- LES CERCEAUX
8- LES DERAILLES OU COURSES DE BOUCHONS
11- LA TOUPIE A FICELLE
12- LA MARELLE
13- LA CORDE A SAUTER
14- SAUTE MOUTONS
15- PAPA VINGA
16- LES OSSELETS
17- LES CINQ PIERRES
18- LES JEUX DE BILLES
19- LA MORRA
20- LE JEU DE LA GALETTE
21- LA CACHETTE
22- LE JEU DU MOUCHOIR
23- LE FURET
24- MERE QUE VEUX-TU ?
25- PAPIER-CAILLOU-CISEAUX ou CHIFOUMI
26- LES BALANCOIRES
27- LES PATINS A ROULETTES
28- LES TCHIC-TCHIC
29- LES MODELES REDUITS DE BATEAUX
30- LES RADIO-CROCHETS
31- LES PROMENADES A DOS D'ANES
32- LE BILBOQUET
33- COLIN MAILLARD
34- LE DIABOLO
35- LES JEUX DE BOULES
36- LES SARBACANES
37- LE JOKARI
38 - LE YOYO
39- LE CARRE ARABE OU JEU DU MORPION
40- CHAT PERCHE
41- LES QUATRE COINS
42- LES QUILLES
43- LES ROSEAUX COUPES
44- LA DELIVRANCE
45- LES GENDARMES ET LES VOLEURS
46- LA BALLE AU PRISONNIER
47- TU L'AS
48- LE CROQUET
49- LE BERET
50- 1, 2 , 3 , SOLEIL
51- LE JEU DE LA GRENOUILLE OU DU TONNEAU
52- LES SCOUBIDOUS
53- LE HULA-HOOP
54- LES BABY-FOOT OU PING-FOOT ET LES FLIPPERS
55- LE SFOLET OU JEU DU SOU
56- LE CAPUCIN
57- LE TELEPHONE
58- LA PETANQUE
59- LES JEUX DIVERS
LES REGLES DES JEUX
*01 - LE FOOTBALL
Pour commencer, le roi des jeux en Algérie, le foot des rues, des places, des terrains cabossés et même des plages. La règle, il n'y en avait pas, à 5, à 6, à 7, à 8, à 9, à 10 ou plus, peu importait, le principal était de courir derrière un ballon. Il fallait d'abord trouver ce qui ressemblait à un ballon, à un vrai ballon de cuir avec lacet, ballon en caoutchouc, balle de tennis où balle de chiffon, tout était bon.
Notre terrain: la rue Cardinal Verdier devant la « S.A.C.T. » ou le Boulevard de Flandre (la partie haute entre les deux entrées du cimetière),ou bien encore la rue Larrey, soit le bas devant la fabrique de « Caca de cheval », soit le haut devant la menuiserie de Monsieur Llavador (au fait vous devez avoir un ballon de foot, un vrai, que vous m'avez confisqué, parce qu’il avait atterri dans votre atelier. C'était dans les années 48-49), soit enfin, sur le terrain qui se trouvait juste après la menuiserie et sur lequel plus tard sera construit l’École de la rue Larrey.
Pour simuler les buts, rien de mieux que nos cartables ou nos pulls et blousons. Deux capitaines, en principe les deux plus forts du quartier. Face à face à quelques mètres d'écart, un pied après l'autre, le premier qui réussissait à monter sur le pied de son adversaire, commençait le choix de ses coéquipiers et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y en ai plus. Il arrivait parfois que nous nous retrouvions à 10 ou 12 dans chaque équipe, sur si peu de surface c'était quelquefois assez épique.
Le match pouvait commencer en 10 ou 12 buts. Cela durait parfois des heures. Les perdants devaient payer, une bouteille de gazouze "Hamoud Boualem", achetée chez le Mozabite, près de chez Mme Sendra, notre boulangère.
Je ne vous parlerai pas des matchs inter-quartiers car pas assez bon joueur, je n'y participais pas souvent. Ils avaient lieu bien souvent sur le terre plein du stade Marcel Cerdan à la Consolation. D'ailleurs, ces rencontres finissaient souvent en pugilat général, vous voyez les temps changent mais les mœurs, elles, restent et ceci hélas même à un haut niveau, suffit pour s'en apercevoir de fréquenter les stades ou d'allumer sa télé.*
02 - LES NOYAUX D'ABRICOTS
Il fallait d'abord se constituer un petit stock de noyaux. Ce jeu a été un « best-seller » dans les cours de récréations à mon époque. La règle de base de ce jeu est d'une simplicité toute enfantine, démolir un tas constitué de 3 noyaux assemblés en triangle, le quatrième posé dessus, finissant la pyramide. Il fallait bien viser et projeter un noyau sur le « tas », alors que nous nous trouvions à 2 où 3 mètres de celui-ci. Celui qui réussissait gagnait la totalité des noyaux mis au sol par ses partenaires de jeu.
Le nombre de joueurs était illimité.
Un autre jeu, beaucoup plus difficile, consistait à abattre un noyau coincé dans une anfractuosité du mur. Le tas de noyaux projeté ne cessait d'augmenter, ce qui faisait la joie du gagnant qui ramassait le tout.
Il existe bien sûr d'autres variantes du jeu, entre autres celle qui consistait à abattre une image posée au pied du mur, quand c'était réussi, on gagnait l'image. Un autre jeu consistait à réussir à passer un noyau à travers un petit trou percé dans le couvercle d'une boîte à chaussures et selon le diamètre de ce trou on pouvait gagner 5, 10, ou plus de noyaux.
Beaucoup d’entre nous se baladaient dans la rue avec un petit sac de jute confectionné par nos mamans et parfois même c'était une chaussette qui servait de sac. Rempli de noyaux, c'était notre petit trésor. Il arrivait que nous les mettions dans nos poches, et alors celles-ci, dépassaient de nos shorts. Même à l'époque, cela n'était pas très esthétique, il faut bien l'avouer maintenant, nous devions être ridicules.*
03 - LES TCHAPPESEncore un grand classique, que vous connaissez tous, le contraire serait une injure. Comme pour les noyaux, il fallait se constituer un stock... de quoi?
De dessus de boîtes d'allumettes, bien sûr ! Ce jeu se joue à deux, les joueurs se positionnent face à un mur, en principe au bord du trottoir, le mur se trouvant alors à 2 où 3 mètres de là. On positionne son «tchappe», entre l'index et le pouce, d'une pichenette de celui-ci, on propulse ce petit rectangle de bois vers le mur. Celui qui réussit à le mettre le plus près du mur gagne la partie. Il ramasse les deux «tchappes» et les projettent en l'air, il remporte alors définitivement les tchappes retombées au sol dont la face décorée est visible. Les autres sont alors repris par l'adversaire.
Il était plus courant de projeter 5 ou 6 tchappes chacun, et les gains alors étaient plus substantiels.
Peut-être existe-t-il d'autres règles?
Ci-dessous, une petite collection de boîtes d'allumettes, qui d'ailleurs est à vendre. Je possède également un stock important de boîtes et pochettes d'allumettes plus courantes, qui est aussi à vendre.*
04 - LA SAVATENombre de joueurs illimité.
Une boite d'allumettes.
Tirage au sort pour trouver un juge et un bourreau.
Un joueur lance la boite en l'air. Si elle retombe face décor visible, il passe son tour.
Si elle retombe face bleue (fond) visible, le juge prononce la sentence, à savoir un, deux ou trois coups de savate (espadrille côté corde) sur la paume de la main.
Selon la sentence (choix du juge) et la dureté du coup (choix du bourreau), ce sera une caresse ou un coup bien asséné. Il nous arrivait de rentrer à la maison avec des mains biens rougies.
C'est là que l'on reconnaissait ses bons copains. Ce jeu était assez cruel il faut bien l'avouer maintenant.*
05 - LES CARRIOLESRéservées aux bons bricoleurs, ce que je n'étais pas à ce moment de ma vie. Bien souvent c'était les papas qui œuvraient.
Mon copain Hubert Ferrer notre champion cycliste et son pote Jeanjean Llorens de Belcourt
retombent en enfance !!D'abord il fallait trouver une planche de bois bien costaud d'environ 80 cm de long sur 40 de large,
ensuite l'équiper à l'arrière d'un essieu fixe en bois et y fixer aux extrémités deux roulements à billes récupérés chez le garagiste du quartier.
Puis à l'avant de la carriole, monter un bras à angle droit d'environ 20 cm, le fixer solidement à l'aide d'un boulon de bonne taille. Ensuite monter un bras (palonnier) toujours en bois. Pièce maîtresse de l'engin il servait à faire pivoter ce dit bras et permettait ainsi de diriger le bolide dans des descentes souvent dangereuses comme celles du Boulevard de Flandre, de Notre-Dame-d ’Afrique, ou bien encore du Sidi-Ben-Nour. C'était l'arbre de direction. Ce bras était munit lui aussi de deux roulements à billes et à chaque extrémité il fallait percer deux trous, pour y fixer une corde bien solide qui faisait ainsi office de guide directionnel. Comme pour les trottinettes, on pouvait y rajouter un frein, fait avec un morceau de pneu.
La complexité du montage et le fait d'avoir à réunir tant de pièces pour le confectionner faisait qu'en définitive, il circulait assez peu de carrioles. Moi personnellement je n'en ai jamais eu.
Il existait au moins quatre façons de conduire cet équipage. La façon la plus classique consistait à être assis, les deux pieds posés sur les bras de direction. La corde que l'on tenait à la main ne servait à rien, les pieds seuls dirigeaient la manœuvre.
La deuxième façon, assis en tailleur, on se servait de la corde pour conduire, tirant un maximum à gauche ou à droite dans les virages.
La troisième façon était de se mettre à genoux ou à plat ventre et de contrôler la descente en dirigeant la carriole avec les mains directement sur le bras de direction. Cette méthode plus difficile était réservée aux habitués.
Enfin la dernière manière et la plus dangereuse surtout quand la pente était abrupte, consistait à conduire debout. Autant dire que celle-ci était particulièrement réservée aux kamikazes !*
06 - LES TROTTINETTES ou PATINETTESComme les carrioles, un papa bricoleur fera l'affaire. Plus sophistiqué que les carrioles, les trottinettes ont été aussi un de nos jouets préférés. Là, aussi un peu de bois, deux roulements à billes, trois axes en métal, un bout de ferraille plat, un bout de pneu et l'affaire est jouée. Plus difficile à confectionner que les carrioles, il valait mieux les acheter toutes faites et cela coûtait cher, alors certain les fabriquaient eux-mêmes.
Une planche de bois de 50 cm environ sur 10cm de large qui servira de base. Une autre d'environ 70 à 80 cm environ (à adapter à la taille de l'enfant) sur 10 cm de large, servira quant à elle de bras de direction lorsque vous y aurez adapté une traverse de bois de 40 cm environ, qui elle servira de guidon.
Un autre morceau de bois de 10 cm sur 20 cm devra être fixé à la vertical de la planche de base. C'est sur cette partie que vous fixerez plus tard le système qui permettra de mouvoir la direction de l'engin. Vous prendrez soin alors de pratiquer une encoche de 8 à 10 cm sur 4 à 5 cm qui vous servira à installer grâce à un axe en métal un roulement à billes, en bout des deux planches. Un bout de pneu cloué à l'arrière de la planche de base, fera office de frein (ce qui éviteras de déglinguer vos semelles comme en d'autres temps celles, en corde, de nos espadrilles). Il ne restera plus, et ce sera la partie la plus ardue du travail, qu’à confectionner le système qui permettra de mouvoir la trottinette. Pour cela il vous faudra de quoi tordre et percer la ferraille plate sur 2 bons centimètres de large et dix à quinze centimètres de long (voir le schéma). Après fixation de ce système, il ne restera plus qu'à introduire l'axe métallique qui sera la pièce maîtresse de votre réalisation.
Et voilà c'est terminé, pas simple à faire, mais quand ce sera fini, vous serez fiers de vous.
Suite au schéma il ne reste plus qu'à assembler les différentes pièces et effectuer le montage des roulements à billes.*
07 - LES CERCEAUX*
08 - LES DÉRAILLÉS ou COURSES DE BOUCHONS
En fait des capsules de sodas où de bières, remplies de goudron pour les alourdir.
A la craie, on trace au sol un parcours (ou serpent) tout en courbes et virages serrés, s’entrecroisant
pour simuler une route et en particulier une route du Tour de France.
Ce parcours étant divisé en plusieurs tronçons. Il n'y avait plus qu'à se positionner au départ et chacun notre tour faire avancer son bouchon par pichenettes successives jusqu'à l'arrivée. Bien sûr il ne fallait pas sortir du parcours sinon nous retournions à la case précédente, il fallait aussi éviter les cases prisons comme dans le jeu de l’oie.
Toujours avec ces bouchons ou "déraillés", un autre jeu consistait avec le tracé au sol d'un terrain, de faire un match de football. Selon l'importance du tracé chaque participant disposait jusqu'à 11 bouchons de couleurs identiques représentant les joueurs, le ballon étant représenté par un bouchon vide, donc plus léger. A tour de rôle, nous propulsions nos « joueurs », d'une pichenette vers le « ballon », ce qui le faisait avancer.
Les parties étaient parfois interminables, mais nous avions le temps, en fin c'est ce que nous croyions, car en 1962, un général qui en fait n'était qu'un colonel, allait nous foutre à la porte de chez nous...*
09 - LES TAOUETTESTout simplement des TIRE-BOULETTES.
Une branche d'olivier en Y, deux élastiques, un morceau de cuir. Et « entention » les ampoules électriques des lampadaires de la rue Cardinal Verdier et des alentours.
Quelques oiseaux de Notre Dame d'Afrique et du Sidi-Ben-Nour y ont aussi laissés des plumes.
Les projectiles étaient des cailloux, des billes de plomb (extraites de roulements à billes).
Un jeu très dangereux, d'ailleurs souvent interdits par les parents. Pour ne pas se les faire confisquer (par les parents ou par les instituteurs), il nous fallait trouver une cachette sûre, à l'abri du regard des autres garnements du quartier et ainsi pouvoir les récupérer quand on le désirait. !
Pas de panique les piafs, vous ne risquez rien... Je vise très mal !!
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10 - LES CERFS-VOLANTS
Voilà encore un jouet que nous fabriquions nous mêmes à peu de frais. Les modèles étaient variés, celui que je préférais était l’Étoile. Le matériel pour le construire était ce qu'il y a de plus basique: des roseaux coupés en deux dans le sens de la longueur, du papier de couleurs différentes si possible, de la colle, une bobine de ficelle, et une paire de ciseaux.
Couper des longueurs de roseaux d'environ 60 cm chacun, puis les diviser en deux sur la longueur.
A l'aide de la ficelle, les assembler en deux triangles (après avoir fait des encoches à chaque bout de ceux-ci).
Imprégner de colle cette ficelle afin que les nœuds tiennent bien.
Assembler ensuite les deux triangles afin d'obtenir un cadre en forme d'étoile, toujours à l'aide de la ficelle enduite de colle après fixation des points d'encrages.
Ne pas oublier de rajouter une longueur de roseau que vous ajusterez et assemblerez en bissectrice entre les deux pointes des triangles ainsi réunies. Prévoir ensuite trois points de fixation qui vous serviront à constituer le point définitif d'ancrage de la ficelle, ce qui vous permettra de conduire le cerf-volant. A une des extrémités d'un triangle, il faudra fixer une ficelle d'au moins trois mètres qui servira de queue.
Remplir les triangles ainsi constitués par les roseaux, de papier de couleurs à votre convenance en jouant sur les couleurs que vous possédez. Le côté visible des roseaux devra se trouver au-dessus pour ne pas être visible en vol.
Pour agrémenter le tout n'oubliez pas de rajouter des papillotes aux quatre pointes restantes de l'étoile. La pointe du sommet du cerf-volant restant sans rien. Finir en assemblant de la ficelle entre les trois points de fixation prévus plus haut, et ajuster enfin le bout de votre bobine de ficelle qui vous servira à diriger votre cerf-volant.
Il existait plusieurs modèles. Voir les quatre schémas des modèles les plus courants. Bon vent à tous.A venir prochainement :
LES REGLES DES JEUX PARTIE 2