• L'usine Marcelin

    L'USINE DE CHAUSSURES MARCELIN
    15 RUE FOURCHAULT *
    BAB-EL-OUED - ALGER

    * Alexandre Edmond Constant Fourchault
    (Colonel d’Etat-Major né le 19 août 1817 à Orléans, décédé à Alger le 10 avril 1884, enterré au cimetière de Saint-Eugène.)
    C'est lui qui dégagea Palestro lors de l'insurrection du 20 avril 1871.

     

    La famille Marcelin

    Mon grand-père maternel, Marius Marcelin né en 1892 à Nîmes, que nous découvrons sur la superbe photo ci-dessous, a commencé à travailler dès ses 10 ans. On le voit ici avec son petit chien dans ses bras. Mon arrière-grand-père, l'homme au canotier, possédait un petit atelier de réparation de chaussures, une cordonnerie, où il employait 5 ouvriers. Je ne sais pas ce qui l'a décidé à venir s'installer à Alger, toujours est-il qu'il s'y retrouve en 1902.

    Marius Marcelin devant son usine

    (Cliquez sur les photos pour agrandir)
     

    De son côté, ma grand-mère maternelle, elle, arrive de sa Corse natale durant la même année. Elle est plus agée que mon grand-père de deux ans, ma belle Julie, Césarine Carbuccia. Comment se sont-ils rencontrés? Je ne sais pas. A vrai dire, je ne connais pas grand-chose sur ma famille. Ce que je sais c'est qu'ls se marièrent et eurent deux enfants : ma maman, née en 1917, et mon oncle né en 1920 qui est le seul survivant. Il a, à ce jour, 92 ans, et se porte comme un charme.
    Mon oncle, pour ceux qui voudront bien me faire l'honneur de parcourir mon petit blog, vous pourrez le retrouver, si ce n'est pas déjà fait, dans ma rubrique consacrée à l'excellente revue «
    Bab-El-Oued*» de notre si regretté Jean Brune (ami de mon père, ils firent leurs études ensemble au Lycée Bugeaud, avec un certain Albert Camus).

                        

    Mon oncle Adolphe dans une des pages de cette revue (juste après la double page consacrée aux "Trois Horloges") se trouve en bonne compagnie. En effet representé en bas et à gauche de la page avec pour légende "Marcelin technicien de la chaussure, rue Fourchault" il a à ses côtés 3 autres figures notables d'Alger. A sa droite M. Ronda dont le nom est synonyme de manufacture de chaussures (avenue Général Verneau) et qui sera plus tard un ardent défenseur de notre pays. Au-dessus de lui, M. Moragues, propriétaire du Bar Palace. Enfin, en haut à droite notre spécialiste de la Soubressade en la personne de M. Lassale.
    Sur la page de gauche, les publicités des maisons : RONDA, LASSALLE et MARCELIN.

                           

     

    La famille Chouquet

    En ce qui concerne les Chouquet, là c'est un vide quasi complet, mon père s'étant toujours refusé à me communiquer quoi que ce soit sur sa famille. Les seules choses que je sache, c'est que mon grand-père d'origine parisienne était né à Alger. Ma grand-mère, Berthe Perez, était quant à elle d'origine espagnole et était également née à Alger. Tous deux possédaient un petit magasin de Nouveautés Masculines appelé "Au Printemps". Situé au 12 rue Bab-Azoun à Alger il devint plus tard l'enseigne d'un fourreur.


    Magasin "Au Printemps". Enseigne au-dessus des 6ème et 7ème arcades (Nouveautés - Bonneterie)

     

    Une autre chose que je sais, c'est que quand mon grand-père ne fut plus en mesure de prendre lui-même le volant c'est à mon père que fut confié la charge et le privilège de conduire sa voiture... il n'avait alors que 14 ans et nous étions en 1928.


    L'usine

    Pour en revenir à l'objet de mon propos initial c'est à dire l'Usine de chaussures Marcelin (sise 15 rue Fourchault à Bab-El-Oued, Alger), vous pouvez voir qu'au centre de la publicité figure «M. PAM D.» Il s'agit de la marque de fabrique déposée. Les M et D voulant dire Marque Déposée, le PAM, signifiant les initiales des trois associés : P pour Paul, mon père; A pour Adolphe, mon oncle et M pour Marius, mon grand-père. Auparavant les chaussures étaient distribuées sous la marque "Dédé", le surnom de ma maman.
    Ces chaussures de grande qualité n' étaient vendues que dans les boutiques de luxe tel que Arozmonde, Bata, Amaoua etc.

    Au mariage de mes parents en 1938, mon grand-père demanda à mon père de s'associer aux Marcelin. Ce qu'il accepta.

    Avant d'ouvrir cette usine, rue Fourchault, face aux Établissements Lancar (également présent dans la revue de Jean Brune), au 18, mon grand-père en avait déjà ouvert une autre du côté de la rue Livingstone.


    Usine de la rue Livingstone (plaque de rue bien visible à l'angle du mur de l'usine)


    Et comme, dans toute bonne histoire qui se respecte il faut une fin. L'usine de la rue Fourchault, qui avait fait travailler jusqu'à 50 à 60 personnes et même jusqu'à 80 avec les piqueuses à domicile, ferma ses portes, en 1957, suite au décès de mon grand-père.

    Parmi ceux qui me lisent ici se trouvent peut-être des gens, qui ont eu dans leur famille des personnes qui travaillèrent dans cette usine ?
    Si c'est le cas, et qu'ils possèdent des éléments se rapportant à cette usine, je suis preneur.

     

    Mon grand-père (dans l'encadrement de la porte) pose avec une partie de ses employés.
    L'intérieur de l'atelier. Tout à droite, mon grand-père.  

     

    La boutique de vente au détail "sans intermédiaire de nos usines à vos pieds", au début des années 30.
    Située rue Michelet à hauteur de la place Lyautey face à la boutique Bissonnet.
    Dédé était le surnom de ma mère.

     
     
    Photo-montage de deux photos sur une lettre à entête de la manufacture
     Extrait de la revue "Le Franc Parleur Parisien" des années 20
    mentionnant le soulier "Araignée du soir" créé par mon grand-père.

     

    *P.S. - Si vous ne connaissez pas cette revue sur «Bab-El-Oued» de Jean Brune, précipitez-vous sur la rubrique du même nom. Je vous en republie son contenu dans sa totalité. Vous allez, là je m'adresse plus particulièrement aux anciens, retrouver un tas de gens connus de tout notre quartier, une pure merveille. Je vous cite quelques personnages ou noms, qui vont raviver de merveilleux souvenirs et vous faire rêver : Les vins Skikda. Qui ne se souvient pas de cette fameuse camionnette qui traversait B.E.O. en tous sens, pour approvisionner nos nombreux Bars et Cafés.

    Qui n'est pas venu au moins une fois boire une anisette au Bar des Moulins, idem pour le Bar de l'Aurore, Q.G. du CCBO ?
    Alors là vraiment, il serait impardonnable de ne pas se souvenir de Monsieur Jacques, celui de la loterie de vaisselle! Il s'installait toujours rue de la Consolation, au même emplacement que notre grand marchand de pastèques et melons... vous savez bien, celui qui chantait si bien dans nos radio-crochets.

    Ronda, Lassale, Marcelin, je n'y reviens pas.

    Dois-je vous rappeler le garage Bernabeu du 38 de l'Avenue Malakoff? Vous vous souvenez certainement de ces deux petits frangins caracolant sur un Vespa !?
     
    Et monsieur Ripoll du Bar des Nobles Arts, au 55 de notre avenue de la Bouzaréah?
    Avez-vous oublié, le Bar du Triolet, les Frères Siari nos opticiens? Afflelou, n'existait pas encore.

    La Grande Brasserie, vous connaissez bien sûr, Monsieur Soliverés, le chauve et ses billards! La famille Salva au Climat de France, son lait et son champion de foot. Alors là carrément inouï, le Bar de l'Olympique de Monsieur Ripoll !

    Monsieur Lancar dit Darbez, un grand comique (voisin de l'usine, un de ses fils épousa la secrétaire de mon père, ce qui engendra peut-être la naissance de Benjamin Lancar, un des jeunes politiciens de l'époque actuelle (il faudra que je recherche cela).

    Vous avez peut-être fait réparer votre bagnole au Garage Novelty de la rue Fourchault?

    Au marché de la rue de Châteaudun, vous avez certainement acheté du boutifar ou de la soubressade chez notre ami Lucien Giuseppi.


    L'AMABEO rue Cardinal Verdier avec à sa tête le sympathique président, Lucien Attard, le père de mon ami Jean, dit Jeannot.

    Pour les anciens du Cours Complémentaire de la Place Lelièvre, vous vous souvenez certainement des Établissements Zaragoci, le spécialiste de l'Art Ménager au 11 de la rue de Normandie, tout près de notre église Saint-Joseph.

    Je passerais rapidement sur la Miroiterie Borras et Sampol du 15 de l'avenue de la Bouzaréah, près de la Grande Brasserie.


    Tony, Mario Tony, notre marchand de beignets italiens au kiosque Place de l'Alma, derrière la Station du Tramways qui nous transportait en ville.
    Sans oublier Monsieur Félix Carrio, le doyen de la Place Lelièvre, propriétaire du Bar de l'Orphéon, tout près de l’église si je ne m'abuse.

    Si je vous dis Maxime et Antoine, cela ne vous dira certainement rien, mais si je vous dis Spigol, là, la bonne odeur de Paëlla, va vous rappeler quelque chose.


    La Brasserie Le Majestic, juste avant ou juste après une bonne toile dans notre magnifique salle du Majestic, va vous rappeler de bons souvenirs.

    D'autres allaient peut-être au Café du Square Nelson ou bien encore au Bar Royal de la rue Eugène Robe ?


    Avez-vous acheté votre montre, chez Gianotti ?

    Preniez-vous votre caoua, au Joël-Bar, chez Gaby ?

    Voilà quelques bons souvenirs que je vous propose de vous remémorer en parcourant cette bible qu'est pour nous, enfants de Bab-El-Oued, cette fameuse revue dont je possède le numéro 125...